Avec un besoin croissant de transition énergétique, le décret tertiaire est devenu un outil central pour transformer le secteur immobilier français. Ce dernier impose des obligations radicales visant à réduire la consommation d’énergie des bâtiments tertiaires, représentant plus d’un tiers de la consommation énergétique du pays. Cela s’inscrit dans la volonté de diminuer l’empreinte carbone et d’encourager la durabilité. Quelles implications cela a-t-il pour les acteurs de ce secteur ? Quelles solutions émergent face à cette contrainte réglementaire ? Explorons en détail comment l’étude énergétique et le décret tertiaire modifient le paysage immobilier.
Cadre légal du décret tertiaire : objectifs et dates clés
Pour bien saisir l’ampleur du décret tertiaire, il est essentiel de connaître ses origines et son calendrier de mise en œuvre. Initiée par la loi ELAN de 2018, cette réglementation vise à encadrer la consommation d’énergie des bâtiments de plus de 1 000 m², pointant vers une réduction progressive des consommations d’énergie jusqu’en 2050.
Voici le calendrier fixé par le décret :
Date limite | Objectif |
---|---|
30 septembre 2027 | Déclaration de modulation d’objectif pour la première décennie |
31 décembre 2030 | Réduction de 40 % ou respect du seuil réglementaire |
31 décembre 2040 | Réduction de 50 % ou nouveau seuil à respecter |
31 décembre 2050 | Réduction de 60 % ou dernier seuil réglementaire |
Ces étapes de conservation sont cruciales. Au-delà de simples exigences, elles traduisent un engagement fort vers une sobriété énergétique. En effet, ces mesures touchent près de 68 % du parc immobilier tertiaire en France.

Qu’est-ce que le décret tertiaire ?
Le décret tertiaire, à proprement parler, constitue un dispositif législatif qui oblige les acteurs du secteur tertiaire à adopter des comportements plus économes en énergie. Il cible principalement les propriétés dépassant une surface de 1000 m², qu’il s’agisse d’immeubles de bureaux, de commerces ou d’autres structures tertiaires.
La mise en place du décret a été motivée par des considérations environnementales. En effet, le secteur tertiaire est responsable d’environ 40 % des consommations d’énergie finale en France. Ainsi, le gouvernement a décidé d’encadrer ce secteur, d’une part pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi pour améliorer la performance énergétique des bâtiments.
Champ d’application : qui est concerné ?
C’est essentiel de comprendre qui est impliqué dans cette réglementation. Les acteurs concernés sont variés et comprennent :
- Propriétaires de bâtiments, chargés de la mise en conformité et de la gestion technique.
- Preneurs à bail, qui doivent s’assurer d’une usage optimal des équipements.
- Gestionnaires d’installations, souvent mandatés pour assurer un suivi technique et énergétique.
Chaque acteur a un rôle précis dans la mise en œuvre des obligations du décret. Dans un bâtiment partagé, il est nécessaire que toutes les entités contribuent à l’atteinte des objectifs de réduction.
Quels bâtiments sont concernés ?
Le décret tertiaire s’applique à divers types de structures ayant une surface cumulée d’au moins 1 000 m². Les bâtiments assujettis incluent :
- Bureaux et services administratifs.
- Établissements de santé et médico-sociaux.
- Commodités telles que commerces, hôtels et restaurants.
- Établissements scolaires et d’enseignement.
Certaines constructions, comme les lieux de culte ou les bâtiments à usage temporaires, sont exempts de ces obligations. Une connaissance précise de ces exclusions peut aider à mieux naviguer dans le cadre légal du secteur immobilier.

Obligation de réduction énergétique : les options
Le décret offre deux méthodes principales pour se conformer à ses exigences : la méthode relative et la méthode absolue. La méthode choisie dépend des spécificités et capacités de chaque bâtiment.
Méthode relative
Cette méthode permet d’exprimer les objectifs de réduction de consommation d’énergie en pourcentage par rapport à une année de référence, choisie entre 2010 et 2022. Les objectifs sont les suivants :
- Réduction de 40 % d’ici 2030.
- Réduction de 50 % d’ici 2040.
- Réduction de 60 % d’ici 2050.
Les consommations concernées incluent le chauffage, la climatisation, l’éclairage, et plus encore. Il est crucial de choisir une année de référence représentative de l’activité du bâtiment afin de garantir un suivi efficace des progrès réalisés.
Méthode absolue
La méthode en valeur absolue impose un seuil à ne pas dépasser, exprimé en kWh/m² par an. Ce seuil est déterminé par arrêté, tenant compte de divers facteurs tels que l’activité tertiaire, la région, et le climat. Cela permet de s’adapter aux caractéristiques spécifiques de chaque bâtiment.
Type de bâtiment | Seuil kWh/m².an |
---|---|
Bureaux | 100 |
Commerces | 200 |
Établissements scolaires | 150 |
Cette méthode se révèle souvent plus adaptée aux bâtiments récents, où il est plus facile d’atteindre les standards de performance énergétique.
Se conformer au décret tertiaire : étapes et outils
Pour respecter les obligations qui en découlent, les entreprises doivent suivre une démarche structurée. Les étapes essentielles comprennent :
- Réalisation d’un audit énergétique.
- Élaboration d’un plan d’action énergétique.
- Suivi et déclaration sur la plateforme OPERAT.
Audit énergétique
La première étape cruciale consiste à réaliser un audit énergétique complet, permettant d’identifier les zones où des économies d’énergie peuvent être faites. Cet audit nécessite de collecter des données quant aux consommations passées et actuelles de ce bâtiment.
Plan d’action énergétique
Le plan d’action doit être clair et précis, identifiant les leviers d’amélioration énergétique :
- Renforcer la performance énergétique des bâtiments : isolation, menuiseries, étanchéité.
- Installer des équipements performants : systèmes de chauffage, ventilation, éclairage, et gestion technique de bâtiment.
Un suivi régulier des actions mises en place est également nécessaire afin d’ajuster le plan en fonction des résultats obtenus.
Plateforme OPERAT : déclaration et suivi
La plateforme OPERAT, gérée par l’ADEME, est un outil clé pour la mise en conformité au décret. Elle permet de centraliser les données de consommation d’énergie finale des bâtiments assujettis, donnant ainsi une visibilité continue sur la performance énergétique.
Fonctionnement de la plateforme
La plateforme fonctionne comme un tableau de bord permettant de :
- Collecter et ajuster les données de consommation d’énergie.
- Comparer ces données aux objectifs fixés.
- Générer des attestations nécessaires à la validation des résultats.
Pour se conformer, chaque entreprise doit collecter ces données et les déclarer chaque année avant le 30 septembre. Des options de transmission sont possibles : saisie manuelle, import CSV ou via API.
Sanctions en cas de non-conformité
Ne pas respecter les obligations imposées par le décret tertiaire entraîne des sanctions significatives. La non-démonstration de conformité peut mener à des amendes administrative allant jusqu’à 7 500 € pour une personne morale et 1 500 € pour une personne physique.
Il est donc essentiel pour les entreprises d’anticiper cette obligation afin de garantir leur conformité. Les sanctions peuvent également impacter l’image de l’entreprise, réduisant ainsi son attractivité sur le marché.
Non-conformité | Sanction |
---|---|
Absence de déclaration sur OPERAT | Amende jusqu’à 7 500 € |
Non-atteinte des objectifs de réduction | Amende jusqu’à 7 500 € |
Aides financières pour la transition énergétique
Face aux enjeux de la transition énergétique, plusieurs aides de l’État et d’organismes comme l’ADEME sont disponibles pour les acteurs du secteur tertiaire. Ces aides peuvent soutenir la mise en conformité avec les exigences du décret.
Exemples d’aides disponibles
- Tremplin Transition écologique PME : aide forfaitaire pour les TPE-PME, allant de 5 000 à 200 000 €.
- Booster Entreprises : subventions jusqu’à 70 % du coût des études.
- Prêts éco-énergie : proposant des montants allant de 10 000 à 500 000 €.
Ces dispositifs permettent de financer les actions nécessaires pour atteindre les objectifs du décret et encouragent le passage à des pratiques énergétiquement responsables. Les entreprises peuvent ainsi bénéficier de plusieurs options pour alléger le poids financier lié à la transition énergétique.
FAQ
1. Qui est concerné par le décret tertiaire ?
Le décret s’applique à tous les propriétaires ou exploitants de bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m², incluant bureaux, commerces, et établissements de santé.
2. Quelles sont les conséquences d’une non-conformité ?
Les conséquences incluent des amendes pouvant atteindre 7 500 € et des impacts sur l’image et l’attractivité de l’entreprise.
3. Quelles aides financières existent pour les entreprises ?
Les entreprises peuvent bénéficier d’aides comme le Tremplin Transition écologique PME ou le Booster Entreprises, qui offrent des financements pour des actions de transition énergétique.
4. Comment déclarer ces consommations d’énergie ?
Les consommations d’énergie doivent être déclarées sur la plateforme OPERAT de l’ADEME, avant le 30 septembre de chaque année.
5. Quels sont les objectifs de réduction à atteindre ?
Les objectifs de réduction sont de 40 % d’ici 2030, 50 % d’ici 2040, et 60 % d’ici 2050, par rapport aux niveaux de consommation de 2010.